Les archives de l'Institut International de Philosophie

BANDOL (Var)

"L'Oasis"

rue des Ecoles

15 Oct. 39

Mon cher ami, J'ai reçu hier votre carte du 7, très heureux d'avoir de vos nouvelles, car ces jours-ci, ai-je besoin de vous le dire ? Nous pensons plus particulièrement encore à Madame Petzäll, aux enfants et à vous ! Bayer ne vous-a-til donc pas fait part de mon point de vue, que je lui ai exposé voilà un mois environ : faire comme la S.D.N. et nous mettre en sommeil en attendant que l'orage soit passé. Une continuation de notre activité dans les circonstances actuelles serait déplacée, anachronique, inefficace ; les offices financiers extérieurs, lui feraient certainement défaut. Je pensais Bayer d'accord là-dessus avec moi, sa dernière lettre, toute récente, étant complètement muette sur la question. En tout cas, il me serait impossible d'assumer la responsabilité d'une autre façon de faire, qui n'aurait pour résultat que de nous aliéner des sympathies. Quant à la publication et à la distribution du 4e fascicule, je n'y ferai pas les mêmes objections, et pourtant les aléas de la distribution sont plus grands que jamais et l'intérêt est ailleurs ! Pa contre, ce que l'on doit continuer dans la mesure du possible, c'est la publication chez Hermann des fascicules Philosophie. Pardonnez-moi de ne pas répondre comme j'aurais aimé le faire à votre si flatteuse demande. Mais vraiment c'est impossible : dans les conditions où je suis ici, je ne ferais rien de bon. Mais je vous promet quelque chose un peu plus tard. Vous avez pu voir qur, si nous sommes toujours à Bandol, ce n'est plus au même endroit : conséquence du départ de nos enfants, rentrés à Paris depuis une semaine. Ma femme se joint à moi pour vous assurer, Madame Petzäll et vous, les enfants aussi, de notre très fidèle souvenir et, en ces heures dramatiques, de notre plus chaude sympathie     L Robin